Greenpeace c. Résolu : un sapin pour Margaret Atwood et Yann Martel

Récemment, une centaine d’auteurs ont annoncé leur soutien à Greenpeace, demandant à ce que les poursuites que Produits forestiers Résolu a entreprises contre l’organisme écologiste soient abandonnées. Des auteurs célèbres comme Margaret Atwood et Yann Martel font partie de la liste des signataires, de même que de nombreuses autres personnalités (Naomi Klein, Alec Baldwin, Jane Fonda, entre autres), et même le lauréat d’un Prix Nobel de littérature (John Maxwell Coetzee).

Ça paraît bien : des artistes et des penseurs montent au front pour défendre l’environnement contre une multinationale. Mais l’histoire est plus compliquée, et le méchant et la victime ne sont pas ceux que l’on pense.

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Poussée au pied du mur, Greenpeace a admis devant les tribunaux qu’elle a effectivement menti. « L'utilisation de l’expression ‘’Destructeur de forêt’’, par exemple, est évidemment rhétorique », écrit Greenpeace pour se défendre. Elle ajoute que ses attaques contre Résolu « sont sans aucun doute des affirmations non vérifiables d’une opinion subjective, et à la limite de l’hyperbole rhétorique ». Ça en dit long sur l’éthique de cette organisation!

La campagne que mène Greenpeace depuis plusieurs années ne reflète absolument pas la réalité de la forêt québécoise. Dans son Bilan 2008-2013, le Forestier en chef, le grand patron des forêts du Québec, a constaté que la forêt publique était en bon état. Il se disait optimiste quant à la conservation de la biodiversité et au maintien des forêts.

Contrairement à ce que ce genre de campagne laisse entendre, une portion importante des forêts n’est pas touchée par l’activité humaine. Des 761 100 km2de forêts couvrant le territoire québécois, seulement 36 % sont consacrés aux travaux forestiers. Sur ces forêts dédiées à l’activité forestière, on coupe annuellement moins de 1 % du bois qui est répertorié. 

Les forêts au Québec ne sont pas surexploitées, loin de là. Les coupes de bois sont inférieures à ce qui peut être annuellement récolté sans que la régénération des forêts soit menacée. Greenpeace a fait fi de ces faits et répété des faussetés assez souvent pour qu’elles soient considérées par plusieurs comme des vérités.

La forêt, gagne-pain de milliers de Québécois

Un grand nombre de communautés vivent de la forêt. En 2016, l’industrie forestière représentait 185 310 emplois et plus de 22 milliards $ d’activité économique au Canada. Au Québec seulement, le secteur forestier représente plus de 57 000 emplois et pas moins de 2 % de l’ensemble de l’activité économique de toute la province.

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Quand Greenpeace attaque une grosse entreprise – et un gros employeur – en région, il s’attaque dans les faits à une foule de gens et à des entrepreneurs locaux qui essaient de gagner leur vie honnêtement.

L’auteure Margaret Atwood a dit que « comme société, nous avons besoin d’une fin heureuse à cette histoire ». Cette fin heureuse, pour ceux qui vivent de la forêt, serait que Greenpeace cesse de harceler les entreprises qui permettent à des gens de gagner leur vie honorablement, tout en protégeant la forêt.

Jasmin Guénette, Journal de Montréal (7/6/17)

Il est grand temps que quelqu’un tienne tête à Greenpeace

Greenpeace va toutefois plus loin. Elle tente de faire en sorte qu’une entreprise forestière méritant d’être entendue ne le soit pas au Canada, parce qu’elle la poursuit pour diffamation.

Dans le litige l’opposant à la société montréalaise Produits forestiers Résolu, Greenpeace aura sans nul doute à répondre à ces accusations.

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Résolu fait remarquer qu’elle a planté un milliard d’arbres. Combien d’arbres Greenpeace a-t-elle plantés?

Il n’est pas étonnant que Résolu tienne à se faire entendre devant les tribunaux.

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Tout est possible. La poursuite de Résolu est cependant loin d’être vexatoire.

En fait, il est grand temps que quelqu’un tienne tête à Greenpeace. Malgré la confiance absolue qu’a Greenpeace en sa supériorité morale autoproclamée, elle a publié de fausses déclarations au sujet de Résolu. Elle a, par exemple, été forcée de se rétracter à propos de déclarations mensongères selon lesquelles Résolu aurait récolté des arbres dans un secteur qu’elle avait promis d’épargner.

Parallèlement, la Société présente une réfutation complète sur son site Web. Elle mérite d’être entendue en cour.

Deux conclusions s’imposent.

Primo, pour un groupe qui se glorifie d’avoir escorté Jane Fonda dans une visite des sites d’exploitation de sables bitumineux, il est irritant de se présenter à la face du monde comme un simple plaideur risquant des « frais de litige exorbitants ».

Ne vous méprenez pas. Greenpeace génère beaucoup d’argent. Greenpeace Canada a, elle seule, reçu pour plus de 12 millions de dollars de dons l’an dernier.

À l’échelle mondiale, Greenpeace International a amassé la somme astronomique de 337 millions de dollars.

Si elle est accusée d’utiliser son énorme influence de façon irresponsable, Greenpeace aurait les moyens de se défendre devant les tribunaux.

Secundo, cette affaire a d’incroyables répercussions sur d’autres parties que celles en cause.

Supposons simplement que Greenpeace puisse persuader la cour de débouter Résolu parce que ses allégations contre la Société seraient si bien construites et viseraient l’intérêt du public de façon si manifeste qu’elles ne vaudraient pas d’être remises en question. D’autres groupes de défense des intérêts ne seraient-ils pas enclins à faire le même type d'allégations?

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Nous n’avons pas à être d’accord avec ces gens. Mais ils ont le droit d’être protégés contre les propos diffamatoires.

Nous ne voulons donc pas d’un Canada où une orthodoxie serait à ce point implantée que l’on pourrait attaquer impunément le gagne-pain des citoyens, comme Greenpeace revendique le droit de le faire avec Résolu.

Greenpeace dit parler au nom de la science et de la participation du public.

Mais quiconque exige l’exclusivité de son point de vue de la vérité ne peut parler au nom de ces aspects. Cela mènerait alors à quelque chose de beaucoup plus sombre : ceux au pouvoir pourraient se servir de la loi pour réprimer la dissidence.

Greenpeace doit assumer en cour la responsabilité de ses propos contre ceux qu’elle a attaqués.

Nigel Hannaford, Toronto Sun (7/6/2017)

 

Le National Review Titre: À l’ère de la postvérité, Greenpeace ment pour recueillir des fonds

<< Dans les régions forestières, les travailleurs syndiqués et les représentants gouvernementaux se sont élevés contre Greenpeace, le Natural Resources Defense Council (NRDC) et d’autres organisations qui font des déclarations extravagantes. Depuis plusieurs années, les activistes s’attaquent avec acharnement à la société papetière Produits forestiers Résolu – et ses clients – prétendant qu’elle détruit les forêts. Ceux qu’affectent directement ces fausses accusations se font entendre massivement.

« Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que des groupes de pression poussés par leurs propres intérêts essaient de dénigrer le travail minutieux et rigoureux que nos membres font pour gagner leur vie », ont récemment déclaré des dirigeants syndicaux au NRDC.

Roger Sigouin, maire de la ville de Hearst, en Ontario, a dit à Greenpeace que la réussite de sa campagne de désinformation entraînerait l’anéantissement de collectivités entières, ce qui était à son sens irresponsable, et qu’il n’accepterait jamais cela.  

Voilà qui est rafraîchissant, n’est-ce pas? Il ne s’agit pas que d’un combat entre une société et des environnementalistes. Les travailleurs syndiqués, la société qui les emploie et les administrations locales sont tous du même côté.

Saviez-vous que le gouvernement canadien refuse de reconnaître Greenpeace en tant qu’organisme de bienfaisance exonéré d’impôt, car il est d’avis que ses activités ne sont pas dédiées au bien public? C’est un peu dire. Greenpeace cause plutôt du tort. Cette organisation et les autres comme elle devraient être tenues responsables des mensonges qu’elles racontent à leurs sympathisants et du mal qu’elles causent aux collectivités. >>

Amy Payne, National Review (24 janvier 2017)