Les syndicats demandent des comptes à Greenpeace sur les emplois perdus et son indifférence

Les syndicats représentant les travailleurs de tout le Québec se sont prononcés avec éloquence hier sur les dommages économiques et les emplois menacés attribuables aux attaques irresponsables de Greenpeace, qui n’est pas disposée à entrer en contact avec les collectivités visées.  

Dans un communiqué conjoint, la Confédération des syndicats nationaux s’est dite désolée de l’approche utilisée par Greenpeace. À la conférence de presse, la Confédération représentait le Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma, le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Fédération de l’industrie manufacturière. Chacun des syndicats a dénoncé la campagne de désinformation de Greenpeace sur la forêt boréale et décrié l’indifférence répétée de l’organisation devant les tentatives de dialogue des collectivités qui subissent les préjudices de cette situation.

Dans une déclaration publique datant de quelques semaines, Greenpeace avait admis que les dommages étaient bien réels et se poursuivaient. « Nous sommes troublés par les pertes d’emplois (…) dans l’industrie forestière, qui affectent des travailleurs et leur famille. Nous savons que les femmes et les hommes de l’industrie forestière doivent être à la table de discussion (…) et nous souhaitons parler aux travailleurs, qui connaissent le mieux les conditions sur le terrain. »

Ces « travailleurs qui connaissent le mieux les conditions sur le terrain » savent très bien que la forêt boréale n’est absolument pas en danger, que le taux de déforestation au Canada est presque nul et que moins de 0,2 % de la forêt boréale canadienne est récoltée annuellement – soit une superficie dix fois inférieure à celle perturbée chaque année par des causes naturelles comme les incendies de forêt et les maladies. Ces travailleurs pourraient aussi démontrer que Résolu est un gestionnaire forestier responsable exerçant ses activités avec d’autres entreprises forestières canadiennes dans un cadre hautement réglementé et se conformant à des normes d’aménagement forestier et de chaîne de traçabilité mondialement reconnues.

Les travailleurs forestiers ne défendent pas leurs moyens de subsistance au détriment de l’environnement; le bois est après tout une ressource renouvelable, et l’avenir de nos collectivités dépend de la durabilité des forêts. Ces faits ne cadrent cependant pas avec les propos mensongers de Greenpeace.

Jean-Pierre Lebel, président du Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma, a réfuté la position de Greenpeace : « La situation est assez critique; je ne pense pas que Greenpeace se soucie des travailleurs de la région dans cette affaire. »  

Mathieu Lafleur, président de la Fédération de l’industrie manufacturière, a ajouté : « Greenpeace doit cesser ses attaques contre les travailleurs. Il pourrait y avoir 280 pertes d’emploi, ce qui serait dévastateur pour les familles. » M. Lafleur a précisé qu’il avait tenté d’entrer en contact avec Greenpeace de façon répétée pour discuter de la situation, sans succès.  

Engelbert Cottenoir, président du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean, a quant à lui rappelé le tort causé : « En marge de ce conflit, il y a 280 travailleuses et travailleurs honnêtes et toute une région déjà éprouvée par les compressions de toutes sortes qui risquent d'en payer le fort prix. »  

En outre, les syndicats s’en sont pris aux récentes tentatives d’intimidation de Greenpeace à l’endroit des maisons d’édition. « Nous dénonçons ce boycottage, dont les membres syndicaux seront les premières victimes, a déclaré M. Lebel. Si les clients de Résolu boycottaient le papier d’Alma, la production des deux machines à papier de l’usine s’en trouverait très rapidement et considérablement réduite. Des centaines d’emplois à temps plein bien rémunérés pourraient être perdus. [C’est pourquoi] nous souhaitons faire la lumière sur les incidences négatives des gestes de Greenpeace. »  

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Le fait que Greenpeace ne soit pas disposée à rencontrer les syndicats ni même à dialoguer avec eux constitue une tendance. Depuis des années, plusieurs milliers de citoyens de la région boréale canadienne ont tendu la main à Greenpeace; ils lui ont exprimé leurs préoccupations par téléphone, lettre et publipostage, sur les médias sociaux ainsi qu’à l’occasion de vastes manifestations. Comment Greenpeace a-t-elle réagi à l’avalanche d’appels sincères au sujet du tort réel qu’elle a causé? La réponse est simple : elle les a ignorés.  

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